L’illettrisme
Saint Sernin B. Paris : PUF, Coll : Cahiers des sciences morales et politiques, 2005, 71 p
Le mot "
illettrisme " est un néologisme (on parlait jadis d'échec scolaire) : il
désigne les difficultés qu'éprouve une personne qui a été scolarisée pour lire,
écrire ou faire des opérations mathématiques simples. On estime que, dans notre
pays, 100 000 jeunes d'une classe d'âge sont dans ce cas. La lutte contre
l'illettrisme "constitue une priorité nationale". L'Académie des
sciences morales et politiques a demandé à huit spécialistes de l'éclairer sur
quatre problèmes : l'évaluation statistique de l'illettrisme des élèves et des
adultes ; la connaissance des processus neurophysiologiques, cognitifs et
linguistiques qui interviennent dans l'apprentissage de la lecture ;
l'appréciation des conséquences psychologiques et sociales que la difficulté pour
lire et écrire occasionne dans nos sociétés ; l'état de la formation des
professeurs des écoles en France et dans quelques autres pays. Le lecteur
découvrira ici comment on confectionne une enquête statistique sur les
compétences en lecture. Il verra que, quand il lit, il utilise deux stratégies,
tantôt devinant, tantôt épelant les mots, mais que, pour les lecteurs
débutants, ces deux façons de faire sont d'une efficacité inégale. Il se fera
une idée des difficultés accrues que la vie moderne fait peser sur les lecteurs
déficients. Il prendra la mesure de la profonde transformation que l'école a
vécue, avec la prolongation de la scolarité et l'augmentation massive des
élèves et des professeurs. Il comprendra enfin que, si l'illettrisme est un
mal, il existe des remèdes pour le réduire et que, en particulier, la formation
professionnelle initiale et continue des professeurs des écoles est l'élément
essentiel.